jeudi 20 septembre 2018

Quand la Grande Bretagne eut une petite soeur.. Migration toponymie et saints bretons

Conférence du mardi 16 octobre
présentée par Michel Rival




Les sept évêques fondateurs
Vitrail de la chapelle Prat Paol à Plouguerneau
Présentation de la conférence :


Quand nos ancêtres les Gaulois regardaient à l’ouest, pas de Bretagne à l’horizon. L’Armorique, oui, pas la Bretagne. Et pour la bonne raison que la Bretagne, la seule, la vraie était de l’autre côté de l’eau, c’est-à-dire de la Manche.
Oui, mais voilà, s’ils ont assimilé la civilisation romaine, et du même coup le christianisme, ces Bretons insulaires, ou Brittons, ont maintenant une épée dans les reins : à l’est, ces diables d’Angles et de Saxons viennent de débarquer de leurs plaines germaniques. Et ils ne s’arrêteront pas de sitôt, acculant les peuples celtes à l’ouest et au nord des Iles. Que faire ? Où fuir ? se disent nos Bretons insulaires.
Ils se jettent dans des bateaux et foncent vers le sud. S’y trouve, paraît-il, une péninsule pas trop peuplée qu’on appelle Lydau. Les premiers arrivés s’installent sur des aires non occupées de la côte nord – les lann – qui deviendront plus tard des – plou. Et puis, le danger augmentant, on se jette à l’eau par villages entiers, sous la conduite d’un chef, et souvent du clergé local. On emporte aussi son nom : les Bretons, et le nom du pays, la Bretagne, la petite bien sûr, Brittania Minor. 

Entre Gaulois et Bretons, on se regarda d’abord d’un peu loin, vivant en quelque sorte sur un territoire persillé. Et puis on s’aperçut qu’on avait quelques traits de langage en commun. Et c’est ainsi qu’on finit par s’embrasser tous, tous devenir Bretons. Et chrétiens par la même occasion. Petit-Bretons bien sûr, le titre de grand étant resté de l’autre côté, jusqu’à ce que les Anglo-saxons imposent leur loi et leur langue aux Iles (qu’on s’entêtera tout de même à toujours appeler britanniques !) Sur une bonne partie du territoire du Lydau, les Bretons prirent les commandes, avec leurs rois mais aussi leurs moines et évêques, qu’on appela fondateurs. On allait retrouver les noms de ces derniers, accolés à des Lan-, des Tré-, des Loc-, des Gui-, des Plou ou dérivés …. Leurs noms mais aussi ceux de très nombreux autres saints, démocratiquement proclamés par les gens de leur plou, future paroisse. La carte des toponymes bretons dessine de façon précise l’entrecroisement des influences gallo-romaines et bretonnes sur le territoire de l’ancien Lydau.

Le conférencier:
Professeur de lettres au Lycée Aristide Briand pendant de longues années, Michel Rival est membre de l'UIA où il a occupé les fonctions de vice -président . Il en est aujourd'hui secrétaire général adjoint. Il est membre de la commission des causeries du Jeudi et de la commission des conférences. Il a présenté de nombreuses conférences  sur le Japon , Rome, Victor Hugo , Abélard et Héloïse. Il anime souvent les causeries du Jeudi .

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