mercredi 20 mars 2019

Jérusalem aujourd'hui : un enjeu politico-religieux

Conférence du mardi 23 avril
présentée par Fabrice Abbad








Présentation de la conférence

Nos savoirs et nos imaginaires et se confortent aisément quand ils convoquent Jérusalem: une ville, sainte , l'umbilicus mundi, dans l'ordre du temps , des juifs, des chrétiens et des musulmans Privilège qui est aussi un paradoxe. Car l'histoire a tissé  autour d'elle un écheveau de conflits qu'avait assoupi la longue domination ottomane et sa tolérance relative. La tournure politique imposée par la fin du Premier conflit mondial a bouleversé les équilibres
En effet, Jérusalem est devenue la capitale d’une administration mandataire (1920-1946) confiée par la Société des Nations aux Anglais pour fonder un État indépendant et souverain : est né alors l’un des plus grands malentendus de l’histoire du XXe siècle, entretenu et alimenté par la discorde des communautés religieuses présentes en Palestine. Si la présence des chrétiens, minoritaires, a gardé sa vocation spirituelle, celle des juifs et des musulmans dont l’identité religieuse est — et quelle que soit son intensité — essentielle, a envahi le champ politique.
Les premiers, guidés par le sionisme ou ralliés à lui, ont fait de la Palestine, Eretz Israel, le lieu de leur destin collectif promis par un engagement aussi unilatéral qu’équivoque : la déclaration Balfour (1917) ; les seconds, convaincus de leur légitimité autochtone, se sont sentis tout aussi engagés dans la construction d’un État  à venir où ils auraient été majoritaires.
L’impasse de tous les compromis a mené les Anglais d’abord, la Communauté internationale ensuite, à choisir la partition de la Palestine (1947). Le conflit jamais fini qui s’en est suivi a, inévitablement, enfermé Jérusalem dans un destin redoutable : capitale pour des « Palestiniens » juifs et musulmans ? Capitale pour des « Palestiniens » musulmans avec des juifs ? Capitale pour des « Palestiniens » juifs sans les musulmans ? On aurait pu dire tout autant : une capitale judéo-arabe (ou arabo-judaïque) ? Une capitale juive, celle d’Israël ? Une capitale arabe, celle des Palestiniens ? Dilemme terrible : sujet de discorde politique, la Ville sainte porte en elle la concorde impossible de sa vocation religieuse…


Le conférencier:

Fabrice Abbad est agrégé d'histoire . Il a donné plusieurs conférences à l'UIA:
Elizabeth 1er :cœur de reine, corps de femme en 2018 
Clovis :entre mythe et réalité en 2017

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